Queensrÿche EP [1983]
Ce premier EP marque les débuts discographiques du groupe de Seattle avec ce disque qui contient 4 titres, 5 sur la version CD qui est agrémenté d’un bonus. Résolument Heavy Metal, la musique de Queensrÿche est déjà teinté d'une technique remarquable au dessus de ce qui se fait à l'époque avec ses changements de tempos qui donne une teinte légèrement progressive, un peu à l'image du style que développera plus tard le groupe Fates Warning. Même si les influences de la NWOBHM sont là, Iron Maiden en particulier, on peut déjà affirmer que le groupe à trouver son style qu’il ne cessera de faire évoluer par la suite. Si ce disque n’est pas foncièrement indispensable de par sa durée, il contient malgré tout de belles compositions qu’il vaut la peine d’écouter quand on se dit fan de Queensrÿche ou qu’on aime le heavy metal old school bien 80’s...les performances vocales de Geoff Tate sont particulièrement remarquables avec son chant très aigu, agile et puissant. C'est un EP que je ressors encore très souvent juste pour les envolées vocales du morceau Queen Of The Reich qui reste toujours aussi impressionnant. A écouter.
The Warning [1984]
Avec ce premier véritable album, Queensrÿche affirme son style déjà présent sur l'EP Queensrÿche mais accentue le côté sophistiqué et progressif de sa musique. Plus posés et moins directs, les amateurs d'Heavy Métal pur jus pourront y trouver à redire, mais la vision développée par ses 5 musiciens de Seattle peut-être qualifiée d'extraordinaire avec une richesse musicale jamais atteinte à cette époque, Queensrÿche y repousse les limites de la mélodie. Le résultat est un album référencé qui reste toujours aussi culte pour les amateurs du genre et qui inspirera toute une scène et des dizaines de groupes dont Crimson Glory, Hitt Man à savoir un hard technique, parfois épique avec des compositions accrocheuses qui s'infiltrent dès la première écoute mais dont la dépendance à vie est assurée à partir la deuxième! Personnellement et malgré la qualité des albums qui ont suivi, ce "The Warning" reste mon disque favori du groupe grâce à la qualité de ses morceaux, sa musicalité mais aussi car l'album conserve une teinte d'Heavy Métal classique toujours très présente. S'il faut lui trouver un défaut, ça serait peut-être sa production qui manque de puissance et de relief, et encore il faudrait que je me penche sur une remastérisation récente pour en avoir la certitude. Niveau technique, les musiciens sont clairement d'une autre planète, mais Geoff Tate y étincelle de toute sa classe grâce à des lignes vocales toutes en finesses et puissances! Pour moi ce disque est un must et restera un des disques que j'aurais le plus écoutés dans ma vie quoi qu'il arrive.
Rage For Order [1986]
Pour de nombreux puristes c'est avec cet album que Queensrÿche prend définitivement une autre dimension. Très expérimental, voire avant-gardiste, le heavy metal de Queensrÿche pousse la sophistication de sa musique a de nouveaux sommets avec des arrangements très pointus et un son absolument extraordinaire (dans tous les sens du terme) qui reste une référence plus de 30 ans après. Si l’emballage est alléchant, le contenu ne l’est pas moins avec une collection de morceaux alliant mélodies et expérimentations heavy metal. même si je ne le considère pas comme le meilleur du groupe. En effet, si ce « Rage For Order » contient d’excellents titres comme Walk In The Shadows et ses mélodies enlevées et son refrain accrocheur, je trouve qu’il pêche un peu par la présence des titres mid-tempo un poil mou du genou en milieu d’album. Souvent considéré comme le premier grand disque de Queensrÿche, je trouve malgré tout qu’il manque un peu l’énergie des débuts, le feeling et la cohérence de The Warning et le génie d’Operation Mindcrime ce qui en fait l'album que j'écoute le moins de la période dorée du groupe. Mais comme tout est relatif, Rage For Order reste un album indispensable et incontournable pour les fans du Rÿche. Il reste en tout cas un album référence par son approche novatrice de la musique Heavy Metal et progressive.
Operation: Mindcrime [1988]
Operation :Mindcrime est considéré à juste titre comme l’album concept référence de la musique Heavy Metal et peut-être de la scène Rock en général. Musicalement flamboyant, ce disque a le mérite de proposer une histoire solide qui rend l’écoute attentive encore plus intéressante et riche, une musique chiadée,  inspirée, mélodique et jamais ennuyeuse. Ici pas de plan progressif démonstratif, juste des compositions aux refrains immédiatement assimilables et accrocheurs, c’est surtout cette efficacité dans l'écriture qui me surprend dans cet album avec cet équilibre subtil entre technicité et musicalité. Le groupe est en état de grâce absolu. J'ai beau être amateur de musique progressive et d'album concept, je n'ai jamais retrouvé un album aussi réussi de bout en bout même s'il y bien entendu des albums qui le surpassent que ça soit sur le plan de la technique musicale ou de l'émotion. Par rapport à Rage For Order, le style n’a pas fondamentalement changé, le heavy metal sophistiqué, avant-gardiste et les mélodies sont toujours aussi présents mais les titres s’enchaînent et se complètent enfin d'une manière cohérente, sans déchets, ni lassitudes. A ce titre, la tension musicale et émotionnelle que dégage le disque est vraiment remarquable de bout en bout. Bref, je vais pas en écrire des tonnes mais Queensrÿche avec son Operation: Mindcrime a vraiment atteint un sommet en terme de créativité et enregistré l'album ultime auquel sera comparés tous les albums concepts qui suivront sans jamais être réellement égalé depuis. D'une certaine façon, le groupe ne s'en remettra jamais vraiment par la suite.
Empire [1990]
2 ans après l’album référence du groupe (Operation: Mindcrime), Queensrÿche sort Empire qui restera son plus gros succès en terme de vente grâce à quelques ballades bien envoyées et largement diffusées en radio. Oui j’ai bien dit en radio car le visage de Queensrÿche a sacrément évolué et a désormais un côté FM presque pop ou en tout cas gave son disque de power ballades et titre mid-tempos plus émotionnels qu’énergiques…certes ce sont des ballades extrêmement bien léchées, mélodiques, techniquement et surtout vocalement en dessus du lot, toujours légèrement progressives dans l’esprit du groupe, mais il faut avouer que l’énergie et le côté heavy metal du groupe ont bel et bien été mis au placard avec ce disque. Ce disque n’est pas celui que j’écoute le plus souvent, sauf lorsque j’ai envie d’un album tranquille et bien classe. Pour avoir découvert le groupe à cette époque, Empire a longtemps été pour moi une déception et ce n'est qu'avec la sortie d'albums plus récents (et médiocres) que j'ai enfin réussis à trouver du plaisir à le redécouvrir et me dire que je l'ai peut-être trop vite condamné au purgatoire. Il contient malgré son manque d'énergie, une belles collections de morceaux bien écrits et superbement interprétés.

Malgré ses qualités certaines, je continue à penser au fond de moi que Queensrÿche a choisi avec ce disque la voie de la facilité et du compromis commercial après 3 albums de haute volée qui devaient en faire un des très grands de la scène heavy metal. Empire marque pour moi le début de la fin du groupe, mais peut-être aussi le dernier album de la période dorée du groupe et en ce sens je le conseille à tout amateur du groupe.
Operation: Livecrime [1991]
Operation: Mindcrime n'a pas été un succès instantané pour Queensrÿche, il a fallu la sortie de la vidéo du single I Don't Believe In Love et des tournées en première partie de Def Leppard puis Metallica, pour que le groupe ait les moyens de s'embarquer sur une tournée de tête d'affiche de 3 mois au Japon et aux Etats-Unis avant que l'album soit joué en intégralité. Malgré tout ce n'est qu'en 1991 qu'a été enregistré cet album sur une série de 3 dates spécialements prévues pour sortir cette vidéo qui fait également l'objet d'une sortie sur disque. Pas de surprise niveau set-list, c'est l'album studio interprété en intégralité avec les grands moyens et la production qui va avec. L'interprétation est parfaite, le groupe est au sommet de son art, la prise de son bonne, le public à fond! rien à redire sur la forme si on aime les lives ce disque est vraiment bon. Sur le fond, ça reste l'album original en version live, ceux qui n'aiment pas l'exercice n'y verront donc aucun intérêt et personnellement je ne leur jèterais pas la pierre car évidemment sur ce genre de concept il y a des subtilités en moins au niveau des arrangements originels et c'est surtout dans sa version vidéo que cet enregistrement prend toute sa dimension et s'avère indispensable. Un beau témoignage de la grande époque de Queensrÿche.
Promised Land [1994]

J'ai toujours eu une sympathie pour ce disque, d'une part car il s'agit du premier album du groupe que je me sois procuré à sa sortie et d'autre part parce que son côté expérimental rompt avec le côté lisse et commercial d'Empire que je n'avais guère apprécié à l'époque. Il faut aussi avouer que l'adolescent sans grand moyen que j'étais avait aussi intérêt d'approfondir ses achats. En ce sens, l’émotion et l’ambiance à la Pink Floyd qui se dégage de l'album me donnaient pleinement satisfaction.

Depuis maintenant 25 ans, j'ai (re)découvert les albums précédents du groupe et je dois quand même souligner le saut qualitatif qui sépare cet album de ses prédécesseurs. On est plus du tout dans le même univers musical que ça soit en matière d'intensité musicale et de compositions. Promised Land montre une facette particulièrement introspective et aérienne du groupe qui tranche avec son passé et met à nu un manque d'inspiration en termes d'écriture instrumentale qui aujourd'hui me saute aux oreilles tant certains morceaux me semblent plus relever d'ambiances ou de jams entre musiciens que de véritables compositions malgré son ambition certaine aux niveaux des textes et du concept.

Promised Land est définitivement un album à part dans la discographie du groupe qui divise et a fait couler beaucoup d'encre. Pour ma part, si je pense qu'il ne fait pas partie des meilleures albums du groupe, je pense qu'il fait partie des disques du groupe qu'on doit écouter attentivement, livret sur les genoux, pour être définitivement convaincu qu'il s'agit du dernier grand disque de Queensrÿche.

Hear In The Now Frontier [1997]

Mais qu'est-ce qui a bien pu passer dans la tête de Queensrÿche en 3 ans? Queensrÿche était connu pour être un groupe avant-gardiste durant les 80's et avait su expérimenter et surprendre jusqu'à ce fatidique album dont il est bien difficile de reconnaître les caractéristiques du groupe à travers cette musique Pop-Rock post-grunge bien lisse et sans énergie. Comprenez ce n'est pas l'allure Pop-Rock qui me choque c'est surtout que le style de compositions ressemble à des dizaines de groupes de l'époque et aucune véritable personnalité ne ressort ici des compositions. Geoff Tate est méconnaissable, il chantonne plus qu'il ne chante, les riffs de DeGarmo ne décollent pas vraiment faisant passer Dave Grohl pour une guitare héros. Quelques titres viennent un peu sauver les meubles mais au final, ce Hear In The Now Frontier est un disque de Rock bien plat à mille lieux de ce que le groupe nous a offerts par le passé. Le genre de disque qu'on écoute une fois pour ne plus jamais le ressortir. À réserver à ceux qui veulent le total, mais ceux qui veulent une musique fraîche et innovante peuvent passer leur chemin.

Q2K [1999]

Je me souviens que la première fois que j’ai aperçu la pochette de cet album, je fantasmais au fameux retour aux sources avec un heavy metal progressif lumineux digne des premiers albums! J’ai bien déchanter, Chris Degarmo (guitare), qui ai désormais quitté le groupe, n’était pas le point faible du dernier album, c’est bien tout le groupe qui est à la dérive. Ce disque est tout simplement quelconque, il n’y a aucune ambition, les morceaux s’enchaînent sans que mon oreille s’accroche à quelque chose. Si Hear In The Now Frontier contenait 2 ou 3 morceaux plutôt sympas, ici il n'y a au mieux 2 ou 3 titres moyens. On est clairement encore en dessous en matière de compositions et d'interprétations. Il n’y a même plus le petit frisson qu’apportait Geoff Tate avec sa voix ou un sol qui accroche…bref ce disque est une grosse déception et sans problème le disque le moins intéressant de la discographie du Rÿche à ce jour… à oublier.

Live Evolution [2001]
L'idée d'enregistrer un live à cette période n'était pas des plus enthousiasmantes tant le groupe semble être au bord du gouffre en ce début des années 2000. Les intentions sont pourtant bonnes avec un double album qui passe en revue les 7 albums et du premier EP. Le premier disque est clairement le meilleur puisqu'il se concentre sur la période 80's avec une collection des meilleurs morceaux du groupe, le choix des morceaux est bon, mais les lives sont intéressants lorsqu'ils subliment les versions studios et je dois avouer qu'ici ce n'est pas franchement le cas. L'interprétation est juste correcte, avec un Geoff Tate qui atteint les notes hautes des morceaux les plus exigeants (Queen Of The Reich par exemple) mais dont le rendu manque de dynamique et de puissance, sentiment aggravé par le son de guitare de Kelly Gray qui remplace Chris Degarmo qui a un rendu un peu baveu et gras qu'on ne peut que trouver moins intéressant que l'original. Malgré tout, les 18 morceaux de ce premier disque sont tout à faits correct. Les choses se gâtent sur le deuxième album consacré aux années 90 qui manque sérieusement de patates et qui n'amènent rien de bien passionnant à se mettre à l'oreille. Au final, un live dispensable réservé aux fans hardcore qui auront une compilation de 30 morceaux du groupe à se mettre à l'oreille dans des versions forcément moins intéressantes que les versions studios qui ont un son bien plus convaincant.
Tribe [2003]
Kelly Gray a quitté le navire et c'est sous forme de quatuor qu'évolue désormais Queensrÿche. La légende veut que Chris Degarmo (guitare) ait participé à l'écriture et à une partie de l'enregistrement du disque avant de quitter à nouveau le groupe pour mésentente avec Geoff Tate. Pour le 3ème album de suite, le groupe persévère dans son style de Rock Alternatif sans grande personnalité. Peut-être est-ce psychologique mais il me semble que ce disque est plus cohérent et plus abouti que ses deux prédécesseurs sur le plan de la production qui semble plus travaillée et dynamique, grâce aux ambiances tribales et orientales qui amènent un peu d'ambiance et de vie à ce disque. C'est en tout cas les seuls éléments que je retiens car sur le fond, il n'y a guère matière à se réjouir, les compositions restent relativement peu marquantes même si certaines lorgne désormais davantage vers un album d'ambiance comme Promised Land ce qui n'est pas déplaisant.
Operation: Mindcrime II [2006]
18 ans après le mythique premier volet, Queensrÿche remet le couvert et nous offre une suite à la mythique opération: Mindcrime qui reste le concept album référence dans le monde du Hard'N'Heavy. Le pari était osé et perdu d’avance si on espérait qu’il égale le précédent, trop d’eau est passé sous les ponts depuis… le groupe à plus souvent côtoyer le moyen et le médiocre que le génial. En ce sens, ce deuxième volet est une bénédiction pour les fans du vieux Rÿche parce qu'il permet au groupe de laisser les expérimentations rock alternatif de côté et donne une excuse au groupe pour renouer enfin avec ses racines hard métal mélodique. Soyons clair, on n'atteint ici jamais les sommets d’explosivité instrumentale du premier volet, mais le tout sonne correct, pas génial mais correct avec des compositions enfin écoutables sans envie de balancer le disque par la fenête comme sur Q2K ou Hear In The Now Frontier. Mais lorsqu'on donne suite à un album aussi prestigieux, impossible de ne pas regarder en arrière à l'écoute de ce disque et c’est d'ailleurs son principal défaut tant l'écart dans la qualité d'écriture semble gigantesque. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il aurait du porter un autre nom. Il n'empêche que ce disque reste un concept album cohérent avec son lot de bons morceaux et des instrumentales qui se laissent écouter. À réserver aux fans.

Take Cover [2007]
Je n'ai jamais été un grand amateur des albums de reprises mais ils ont le mérite de contenir de bonnes compositions...sur ce coup Queensrÿche qui est en peine en la matière depuis quelques albums à l'occasion de redorer son blason. Le choix des reprises lorgne largement vers la Pop et du Rock (Pink Floyd, Queen, Police, Peter Gabriel, U2 et quelques standards des années 70's) exception faite du Neon Knights de Black Sabbath qui est la seule passerelle vers le hard métal. Malheureusement le résultat est plutôt raté, l'interprétation est trop froide et sans réel intérêt pour que la sauce prenne vraiment, les reprises sont à des années-lumière des morceaux d'origines à l'image du Welcome To The Machine de Pink Floyd qui ne délivre pas 10% de l'émotion de la version originelle ou l'horrible reprise d'Innuendo de Queen qui vire au massacre en règle. Geoff Tate a vraiment de la peine à tenir la comparaison avec un Freddie Mercury et oser s'y attaquer est la preuve qu'il y un problème d'ego et de réalité dans ce groupe. Si sur le fond je trouve Take Cover globalement écoutable grâce aux morceaux, une bonne compo reste une bonne compo, ce disque ne sert franchement pas à grand-chose et ne met qu'en évidence les carences du groupe qui n'a clairement plus les moyens de ses maigres ambitions.
American Soldier [2009]
Après un Opération: Mindcrime II que j'avais trouvé relativement correct, j'avais conservé pas mal d'espoir sur un retour de Queensrÿche aux affaires et les voir renouer avec l'envie de faire des albums musicalement ambitieux. L'annonce de ce concept album antiguerre sonnait pas mal et pouvait espérer quelques plages d'émotions et de revendications socio-politiques des plus intéressantes. Dans les faits, ce disque est une nouvelle déception. Musicalement, il est dans la continuité de Tribe pour son côté Rock et ses rythmiques progressives et Promised Land pour ses longues plages de morceaux planants et introspectifs. Même si tout n'est pas à jeter sur ce disque, quelques passages sont même corrects, le chant de Geoff Tate devient de plus en plus difficile à apprécier tant sa voix ne semble plus capable d'apporter la moindre émotion, ni énergie à la musique. Sans être le plus mauvais album du groupe, cet album est surtout décevant et confirme que sorti des classiques du groupe, le groupe n'est plus concerné par la musique heavy metal qu'il avait pourtant réussi à sublimer. Dispensable.
Dedicated To Chaos [2011]
Le groupe essaie-t-il de saborder sa dernière once de crédibilité qu'il lui reste? Je ne comprends vraiment pas comment ils ont pu pondre un album aussi médiocre et ennuyeux, quelque part entre le raté Q2K et une expérimentation adolescente de rock alternatif et groovy, les morceaux ressemblent à des jams sans queue, ni tête et sans véritables cohérences entre eux. Une envie d'expérimenter qui est censé être dans l'ADN du groupe depuis ses débuts mais qui ici ne rencontre aucun signe de réussite. Dedicated To Chaos est une triste fin en queue poisson de la carrière de Geoff Tate pour qui ça sera l'ultime album avec le groupe. Pour moi ce disque est un ratage complet d'un Queensrÿche qui ne comprend plus rien à la musique depuis bientôt 15 ans....
Frequency Unknown [2013]
Sorti sous le nom de Queensrÿche quelques semaines avant le disque de ses ex-compères, ce disque est davantage un album solo de Geoff Tate et surtout une tentative de conserver les droits sur le nom du groupe (qu'il perdra quelques mois plus tard devant la justice) montrant clairement l'ambiance qui devait régner dans le groupe. D'autant que les plus attentifs auront noté les initiales F.U. Sur le poing figurant sur l'album adressant un subtil Fuck You à qui de droit. L'album est enregistré à la va-vite et ça s'entend, le son n'est pas bon, les morceaux inégaux et les 4 reprises des morceaux les plus lucratifs du groupe qui figurent en bonus ne sont vraiment pas à la hauteur du groupe niveau enregistrement. Pour les nouveaux morceaux il y a des choses intéressantes comme Cold qui ouvre l'album et s'avère très accrocheur et efficace sans doute le meilleur morceau enregistré sous le nom Queensrÿche depuis 20 ans, le reste est nettement plus dispensable mais n'est pas pire que ce que le groupe avait enregistré ces dernières années, je dirais même qu'il y a des plans intéressants qui auraient mérité d'être mieux produits à commencer par Everything, Life Without You ou même The Weight Of The World qui montre que Tate a encore une belle voix quand il daigne la pousser un peu et c'est d'ailleurs aberrant de penser qu'il ait fallu attendre son exclusion du groupe pour qu'on l'entende enfin chanter sur des compositions nettement plus Heavy Metal et mélodique. Rageant.
Queensrÿche [2013]
Pour avoir vu Todd La Torre en concert avec Crimson Glory, j'étais curieux de l'entendre chanter pour Queensrÿche tant ses capacités vocales m'avaient bluffé. J'en attendais peut-être d'ailleurs trop, car j'ai été plutôt déçu par ce nouvel album de Queensrÿche qui annonçait le retour du groupe dans le giron du Heavy Métal pur jus qui après des années d'errance dans le rock plus ou moins alternatif. Déçu par le son de l'album déjà qui sonne très froid et métallique en particulier la batterie que je ne trouve vraiment pas agréable et qui me gâche un peu le plaisir d'écoute. Déçu par les compositions que je fantasmais autrement plus ambitieuses et épiques. L'album se contente d'offrir une collection de chansons globalement bonne mais plutôt courte et parfois de qualité inégale. Mais voyons, le verre à moitié plein, Queensrÿche refait du Heavy Métal, certes classiques et prévisibles, mais il s'offre enfin les moyens d'allier puissance musicale, virtuosité technique et renoue avec des ambitions autrement plus alléchantes. Ce premier essai n'est peut-être pas une réussite totale mais elle annonce un avenir autrement plus prometteur et des tournées où l'on n'hésitera pas à ressortir la veste à patches, c'est toujours ça de pris.
Condition Hüman [2015]
Si je m'étais réjouis du retour de Queensrÿche à ses racines heavy metal, je n'avais pas été spécialement emballé du résultat final, Queensrÿche (l'album) était un disque un peu trop conventionnel au son froid qui m'avait passablement gâché l'écoute. Sur ce plan, Condition Hüman m'a plutôt satisfait, la production est s réussie avec un son de batterie plus équilibré et naturel même si trop en avant au niveau du mixage. Je pinaille mais si je trouve cet album plaisant, il ne m'a pas non plus emballé et ne risque pas de tourner très longtemps dans le mange-disque. Son principal défaut est de vouloir jouer la prudence et chercher à satisfaire ses fans exigeants. On y retrouve des morceaux variés qui rappelle toujours une ou l'autre des périodes du groupe même la période alternative du groupe même si la tendance progressive du groupe prend un peu le dessus avec une rythmique batterie/basse très alambiquée sur nombre de morceaux. Ce manque de cohérence entre les morceaux m'empêche de vraiment apprécier l'album même s'il me fait vivre quelques bons moments et que je reconnais volontiers qu'il s'agit du meilleur album du groupe de ces 20 dernières années.
The Verdict [2019]
La première chose qui frappe à l'écoute de ce disque est l'absence de Scott Rockenfield (batterie). Son touché si particulier contribuait grandement à l'ADN du groupe. Sur cet album c'est Todd La Torre (chant) qui reprend ses baguettes pour l'occasion, le bougre étant batteur à l'origine et il faut reconnaître qu'il s'en sort très bien même si son jeu est  plus direct et conventionnel.  Si les premières écoutes de l'album ne m'ont pas spécialement enthousiasmé, j'avoue qu'il a fait son petit effet au fil du temps et qu'il est pour moi un cran en dessus de ses deux prédécesseurs grâce à une approche plus classique et émotionnelle de la musique qui laisse malgré tout la place à des morceaux plus progressifs en deuxième moitié d'album. L'album gagne ainsi en cohérence et force de frappe et ne laisse plus cette impression désagréable d'avoir affaire à une collection de morceaux que j'avais trop ressentie sur Condition Hüman. On touche même parfois à l'excellence comme sur Dark Reverie (typiquement le genre de morceau épique et mélodique que j'adore) ou sur Portrait qui est pour moi le meilleur morceau du groupe écrit depuis la sortie d'Empire en 1990.
Mon seul regret est que l'identité de Queensrÿche s'en est un peu allé avec le départ de Scott, la musique du groupe ressemble désormais davantage aux groupes progressifs mélodiques scandinaves, je ne peux m'empêcher de penser à des groupes comme Pyramaze, Avian et autre Pagan's Mind quand j'écoute ce disque qui sont quand même des seconds couteaux dans le genre (même si j'adore ces groupes). Je ne peux m'empêcher de penser il faudra certainement un album encore d'un autre niveau pour que Queensrÿche redevienne LA référence du Metal progressif qu'il a un jour été.