Shades Of Deep Purple [1968] |
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J'ai
toujours trouvé cet album un peu étrange, déjà il faut savoir qu'il se
compose pour moitié de reprises de morceaux connus à l'époque, une
version d'Hey joe, une reprise des Beatles ou encore l'Hush interprété par Billy Joe Royal deux auparavant mais que Deep Purple
aura grandement popularisée puisqu'il le reprenne encore sur scène à
chaque concert. les 4 premières compositions du groupe quant à elles
sont dans une veine nettement plus typique de la scène rock pop
psychédélique de l'époque. Sur le plan artistique, ce disque est loin
d'être indispensable, le groupe n'a pas encore trouvé une vraie
personnalité et il y a des groupes nettement plus inspirés à cette
époque même si on sent déjà la patte de Ritchie Blackmore et son touché
fluide et mélodique et le clavier de Jon Lord est déjà bien en place.
Sur le plan musical, Shades of Deep Purple reste un album agréable, typique de la scène des années 60 inspirées par le Cream d'Eric Clapton, les Beatles ou Jimi Hendrix.
C'est bien produit et bien foutu, si vous aimez cette époque l'intérêt
pour ce disque est justifiable d'autant qu'il reste très agréable à
écouter. |
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The Book Of Taliesyn [1969] |
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Dans
la droite ligne du premier album, cet album a la même recette de base à
savoir un mélange de reprises réinterprétées à la sauce Deep Purple. On y retrouve Kentucky Woman de Neil Diamond, We Can Work It Out des Beatles et River Deep, Mountain High d'Ike & Tina Turner et même de la musique classique (on peut reconnaître du Beethoven et du Tchaikovsky sur le morceau Évolution). Le style Deep Purple que l'on connaît commence à pointer le bout de son nez, le morceau marquant est pour moi l'instrumental Wring That Neck
où le duel de guitare de Blackmore et le clavier de Jon Lord font des
étincelles et servira de bases à de nombreuses (très longues)
improvisations inoubliables en concert. Le côté psychédélique du
premier effort, laisse poindre des touches de rock progressives
évidentes avec des musiciens de haut vol et des morceaux qui
s'allongent par rapport au standard de l'époque. Ce disque n'est pas
une référence dans la discographie du groupe mais reste un très bon
disque de rock que je ressors assez régulièrement, je trouve peut-être
qu'il manque peut-être un chanteur à la voix vraiment charismatique
pour en faire un disque inoubliable même si Rod Evans a une voix
agréable. |
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Deep Purple [1969] |
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Ce
3ème et meilleur album de Deep Purple Mark I (celui avec Rod Evans au
chant et Nick Simper à la basse) a toujours été un de mes disques
fétiches du groupe. Par rapport aux deux premiers albums, le groupe
compose enfin la quasi-intégralité des morceaux et n'apparaît plus
comme un groupe de reprises, certes talentueux, mais qui ne
permettaient pas forcément d'avoir son propre univers et son propre
style. Cet album d'éponyme n'est pas vraiment non plus le plus pur
album de Deep Purple que l'on
connaît, il est relativement différent dans son approche et la musique
est plus affiliée à l'univers du Rock Progressif qui commence à émerger
à l'époque, avec une grosse dose de Blues et de Rock en supplément. Le
niveau musical est impressionnant et la prise de son met en évidence
les talents de chaque musicien qui servis par des compositions variées
et inspirées font de ce disque une vraie pépite et un des meilleurs
disques studios du groupe même s'il n'y a pas à proprement parler de
morceaux qui deviendront des hits du groupe. Pour toutes ces raisons,
j'adore me repasser cet album et pour peux que vous aimiez le Rock
progressif et la bonne musique, je ne peux que vous conseiller cet
album. |
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Deep Purple In Rock [1970] |
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Avec l'arrivée d'Ian Gillian (chant) et Roger Glover (à la basse), Deep Purple
se métamorphose complètement tant sur le son, que le style de
composition, fini les compositions psychédéliques et les reprises 60's
on est ici à la pointe de la nouvelle scène du hard rock britannique
qui pointe son nez avec Black Sabbath
en tête de file. Le chant de Gillian est tout simplement bluffant de
puissance, de feeling et d'agilité, il permet au groupe d'avoir enfin
un cinquième "instrument de musique" à la hauteur du talent des 4
autres musiciens. Si quelque chose est resté des 3 premiers albums,
c'est bien la maîtrise technique de ces derniers avec une section
rythmique béton et notamment un Ritchie Blackmore qui est clairement
devenu le chef de file grâce à ses riffs lourds et ses soli mélodiques
qui éclipsent légèrement son claviériste Jon Lord qui avait su
s'imposer sur les albums précédents. Niveau compositions c'est du béton
avec bien entendu le morceau épique Child In Time qui marque les esprits et qui montre le potentiel de ce nouveau line-up, mais les morceaux moins connus que sont Bloodsucker ou Living Wreck font
de ce disque un classique du Hard Rock 70's aussi bon,
qu'indispensable. Le seul défaut peut-être de ce disque est peut-être
son manque d'efficacité sur quelques morceaux (Hard Lovin' Man ou Into The Fire
par exemple), étant donné que le groupe enregistre presque un album
tous les 8 mois, il y aurait peut-être eu à gagner de faire des
morceaux encore plus aboutis en les laissant mûrir plus longtemps même
si la qualité de ce genre de disque est aussi la spontanéité qui
s'entend et rend le style toujours aussi frais même près de 50 ans
après. A noter que le groupe a sorti son single Black Night,
2 mois avant la sortie de ce disque et qui ne figurait pas sur le
pressage originel de ce disque et vu sa qualité autant dire que ce
morceau qui a été ajouté en bonus dans certains pressages depuis rend
la galette encore plus indispensable qu'il est un monument incontournable des débuts flamboyants et marquants du Deep Purple Mark
II. |
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Fireball [1971] |
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J'ai toujours un sentiment partagé sur cet album qui contient quelques superbes morceaux (Fireball ou l'excellent Demon's Eye),
mais aussi pas mal de remplissage et de morceaux franchement moyens (le
reste ou presque). Sentiment encore plus mitigé que le groupe avait
sorti la même année, l'énorme Strange Kind of Woman
qui vaut n'importe quel morceau de cet album et dont même la face B
aurait mérité de figurer sur ce disque. Le sentiment d'avoir affaire à
un album bâclé est d'autant plus précédent que le chant d'Ian Gillian
n'est pas le même selon les morceaux montrant que les prises de son
n'ont pas été fait à la même période, morceaux qui ne sont d'ailleurs
pas très homogènes passant de morceau presque Country (Anyone's Daughter) à des morceaux plus expérimentaux (The Mule). Bref, Fireball
est un peu album décousu que je sens sorti pour faire plaisir au label,
ça s'entend tant certaines compositions sont très moyennes et ne
resteront pas dans l'histoire du groupe. D'ailleurs, 3 mois après la
sortie de ce disque, le groupe s'enfermera en studio pour enregistré
son successeur. L'album est surtout intéressant dans sa version
remastérisée où les bonus du single susmentionné figurent et certains
morceaux non retenus valent largement les morceaux initialement présent
sur la galette. À réserver aux fans. |
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Machine Head [1972] |
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J'ai
toujours eu de la peine à me positionner sur les albums qui font une
telle unanimité tant sur le point de vue des ventes de disques, que sur
le nombre de morceaux cultes qu'ils renferment. Machine Head fait clairement partie de ceux-ci, du tube interplanétaire Smoke Of The Water aux classiques Highway Star, Pictures of Home, Lazy, Space Truckin' ou When A Blind Man Cries, il est impossible de faire face à une compilation ou un live qui ne renferment la majorité de ces morceaux. Machine Head ne
fait clairement pas partie des albums que j'ai envie d'écouter en
boucle tant ses chansons sont connues et reconnues, il faut aussi dire
que je préfère souvent les versions lives qui renferment des variations
différentes ou des interprétations plus énergiques ou débridées.Malgré cela, s'il ne devait rester qu'un album de Deep Purple ça serait bien évidemment celui-là pour sa qualité (ou Deep Purple In Rock pour son côté plus innovant et sauvage), il représente une forme de quintessence de l'esprit Deep Purple
avec un équilibre parfait entre les musiciens, des compositions
accrocheuses, efficaces et magnifiquement produites. Un classique du
Rock des années 70 qui ne peut être ignoré des amateurs du genre et que
je ne peux que recommander à celui qui veut découvrir le groupe. |
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Made In Japan [1972] |
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Ce live a été mon premier contact discographique avec Deep Purple et je vais être honnête je n’ai pas été subjugué à sa première écoute, si bien que ce disque a longtemps pris la poussière. La faute surtout à mes goûts musicaux qui lorgnaient plus du côté du Heavy Métal pur et dur dans mes vertes années. Je trouvais que l’album était trop propre et l’absence d’interaction avec le public qu’on n’entend d’ailleurs presque pas renforçait l’impression d’avoir affaire à un album trop sage avec des solos instrumentaux un peu pénibles dès lors que je ne connaissais pas les morceaux originaux. Plusieurs décennies plus tard, après avoir vu le groupe plusieurs fois sûr scène, entendu nombre de live du groupe et connaissant les versions studios des morceaux, j’admets que ce disque est vraiment excellent. Certaines interprétations sont même ultimes, celle de Child in Time en particulier et les morceaux cultes du groupe sont joués dans des versions encore plus jouissives que leurs versions studios avec un feeling et une démonstration de maîtrise musicale que peu de groupes peuvent se vanter d’avoir atteint. Bref, Made In Japon est bien l’album culte du groupe et peut faire partie des meilleurs live de l’histoire, le groupe est au sommet de sa forme. Le seul reproche que je pourrais aujourd’hui encore lui émettre est le long solo de batterie un poil longuet de « The Mule » qui est de toute façon un morceau que je n’ai jamais apprécié et quelques délires instrumentaux qui rallongent des morceaux comme Lazy et ou Space Truckin' (20 minutes quand même) mais qui font partie intégrante du délire Deep Purple et qui de toute manière sont gravées à tout jamais dans l’histoire de la musique dans des versions qui deviendront des références que l’on comparera à chaque nouvel album live du groupe. Made In Japon est un must pour tout amateur de musique Rock qui lancera la mode des « live In Japon » que bien des groupes imiteront par la suite. |
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Who Do We Think We Are [1973] |
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Il est notoire que les relations entre
les musiciens de Deep Purple ont toujours été compliquées et ce
disque a été pondu dans la douleur en plusieurs sessions
d’enregistrements et marquera la fin du Deep Purple Mark II, celui
avec Ian Gillian (chant) et Roger Glover (basse) qui quitteront le groupe pour une carrière
solo après son enregistrement. Si Women from Tokyo est un morceau
plutôt bon et qui ouvre l’album d’une belle manière (c’est le
seul morceau enregistré avant la tournée japonaise qui a permis d'enregistré
Made In Japan en 1972), le reste est plus anecdotique et sans grands
éclats. Si je le préfère aux expérimentations de Fireball, il
manque quand même cruellement d’inventivité et d’accroche, en
particulier au niveau des guitares qui ne sont franchement pas aussi
étincelantes que sur Machine Head… sans être un naufrage, ce
disque plaira sans doute aux amateurs de Rock 70’s et aux fans du
groupe, il est à mes oreilles l’album le moins intéressant que le
groupe aura enregistré à l’époque (Mark I et Mark II confondu).
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Burn [1974] |
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Burn
est le premier album de ce qu'on appellera le Deep Purple Mark III
suite au départ d'Ian Gillian (chant) et Roger Glover (basse)
avantageusement remplacé par David Coverdale (chant) et Glenn Hughes
(basse...et chant). J'utilise l'adverbe avantageusement car pour moi
c'est sur le papier le meilleur line-up de Deep Purple
ou plutôt celui qui est le plus proche de mes goûts musicaux. Il sera
pour moi aussi une certaine source de frustration car il n'aura
finalement même pas duré deux ans, parsemés de nombreuses tensions
entre les musiciens, je continue à penser qu'ils n'ont peut-être pas
livré le meilleur de ce qui aurait dû être le meilleur line-up d'un
groupe de Rock qui n'aura pas, il est vrai, le même succès commercial
des prédécesseurs. Enfin bref, parlons musique avec Burn, Deep Purple
a pondu un de ces meilleurs albums qui est radicalement différent des
disques précédents. Avec ce disque, le groupe a su sonder des terres
différentes est amener une dimension plus groovy grâce à sa paire de
chanteurs avec un David Coverdale à la voix profonde et puissante et un
Glenn Hughes qui amena avec lui des notes plus aiguës empreint d'un
groove funk et soul qu'il avait déjà exploré avec son ancien groupe Trapeze.
Il s'agit pour moi du meilleur album studio du groupe même s'il me
laisse le sentiment qu'il aurait été encore meilleur s'il avait été
enregistré avec moins de précipitations (le groupe enregistre son 8ème
album studio en moins de 6 ans). Il n'en demeure pas moins que les
morceaux sont la plupart excellent et que le groupe semble au sommet de
sa créativité avec un Ritchie Blackmore inspirés comme jamais, avec
bien sûr l'inoxydable Burn qui est la réponse de ce line-up à Highway Star du Deep Purple Mark II et l'épique Mistreated
qui se doit de figurer sur toute bonne compilation de Rock 70's. Le
reste de l'album est tout aussi magique même si plus classique, le seul
morceau dispensable est à mon avis le dispensable instrumental "A" 200
qui voit Jon Lord ranger son orgue Hammond et faire des
exérimentations aux claviers au son plus moderne mais sans vraiment
convaincre, d'ailleurs l'excellent instrumental Coronorias Redig
qu'on retrouve en face B du premier single du groupe aurait à mon avis
du y figurer à la place (ils figurent sur le remaster et c'est une
bonne chose). Un classique à posséder. |
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Stormbringer [1974] |
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Cet
album est enregistré à peine 7 mois après la sortie de Burn et on peut
déjà deviner les dissensions au sein de Deep Purple puisque Ritchie
Blackmore semble nettement moins impliqué et laisse la direction
artistique à ses compères, on retrouve même deux morceaux où le
guitariste n'est pas crédité, une première pour Deep Purple.
Moins mordant et moins Rock que ses prédécesseurs, ce disque est plus
soul et funk que jamais, malgré toute la patte du maître guitariste est
magnifique tout en subtilité et en fluidité. J'avoue que j'ai toujours
aimé ce que dégageait cet album où Ritchie Blackmore semble plus être
au service du groupe qu'en maître d'orchestre, sur le très funky You Can't Do It Right
on touche même au Génial et le groupe respire la classe. Même si on est
est très loin des standards des succès du Deep Purple - Mark II, le
disque contient son lot de petites pépites: Stormbringer qui est un grand morceaux de rock, la ballade Soldier Of Fortune qui est un monument du genre ou High Ball Shooter qui préfigure de comment sonnera Whitesnake,
le prochain super groupé de David Coverdale mais c'est une autre
histoire. Stormbringer est souvent un album ignoré du groupe et
peut-être un album un cran en dessous de Burn, mais il fait partie de
ces disques qu'on ne peut pas ignorer quand on aime la bonne musique. |
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Paris 1975 - The Official Deep Purple (Overseas) Live Series [2014] |
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Ce
double CD sorti des archives du groupe a fait l'objet de différentes
sorties officielles. Il est historique puisqu'il s'agit d'un
enregistrement live de la dernière date officielle de la tournée
Stormbringer et donc la dernière avec Ritchie Blackmore. La prise de
son est exceptionnellement bonne avec un son puissant et clair qui
permet de distinguer distinctement chaque instrument et un rendu niveau
ambiance parfait, on a l'impression d'avoir le groupe dans son salon.
Certains extraits ont d'ailleurs été utilisé pour le Made In Europe
sorti en 1976, mais avoir l'intégralité du concert y compris les
larsens, les imperfections et les interactions avec le public entre les
morceaux n'a pas de prix pour le fan que je suis. L'interprétation est
excellente, le groupe même s'il était au bord de l'explosion était
vraiment impressionnant au niveau de l'interprétation avec un Ritchie
Blackmore débordant de rage et de feeling. Bien sûr, il faut se
coltiner les morceaux à rallonge comme les 20 minutes de You Fool No One ou de Space Truckin' ou le massacre final d'un Highway Star
mais pouvoir écouter ces deux chanteurs exceptionnels que sont Glenn
Hugues et David Coverdale sur la même scène est vraiment un plaisir que
je ne peux dissimuler. Je pense que même de tous les lives de Deep Purple c'est celui que je préfère pour son énergie et son interprétation qui se rapproche de ce qui donnera naissance à Rainbow quelques mois plus tard avec le départ de Ritchie Blackmore. Un must pour les fans du Deep Purple Mark III. |
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Come Taste The Band [1975] |
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Come Taste The Band est
sûrement l'album le moins connu du groupe de la période 70's, ou de ce
qu'il en reste puisque du line-up mythique du Deep Purple Mark II il ne
reste plus que Ian Paice (batterie) et Jon Lord (clavier)... à la
guitare un jeune guitariste américain nommé Tommy Bolin qui a la lourde
tâche de remplacer Ritchie Blackmore qui est parti fonder Rainbow avec un certain Ronnie James Dio.
Le bougre se défend plus que bien et même si son jeu est plus crasseux
et moins précis que celui de l'homme en noir, il n'est pas du tout hors
propos avec un son et une maîtrise technique qui convient tout à fait
au groupe. Le problème de ce disque, s'il faut en trouver un, c'est
qu'il ne sonne pas vraiment Deep Purple,
on se retrouve plus avec un excellent groupe de Hard Rock au feeling
soul et groovy bien plus influencé par le duo Glenn Hughes/David
Coverdale qui a désormais le champ libre pour proposer leur style de
musique. Je trouve que cet album est franchement bon, plein de bons
feelings et de très bonnes compositions dont aucune n'est en trop même
s'il n'y a pas non plus de morceau ultime. Personnellement, j'aurais
adoré une suite à ce disque qui mérite d'être écouté. Malheureusement,
le groupe ne rencontrera pas de succès, l'album qui se classera très
loin dans les charts et le groupe miné par des problèmes d'addictions
de la drogue de ses membres (Glenn Hughes et Tommy Bolin en tête) se
séparera l'année suivante. Malgré cette fin de carrière, peu glorieuse
je conseille ce disque à tous ceux qui aime le rock de cette époque, il
mériterait davantage de reconnaissance pour la qualité de sa musique
qui à mon avis surpasse sans problème les albums enregistrés par le
groupe depuis la reformation. |
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Long Beach 1976 [2014] |
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Les
enregistrements live des concerts de la période Tommy Bolin ne sont pas
très connus vus la faible durée de vie de ce line-up et son manque de
succès. On constate que la paire Glenn Hugues / David Coverdale prend
beaucoup les devants et même si Bolin est un bon guitariste, celui-ci
est nettement moins en avant que le père Blackmore avec un jeu beaucoup
plus gras, groovy et surtout moins précis. Cet enregistrement d'une
soirée du 22 février 1976 (+ quelques morceaux bonus) est plutôt sympa
grâce à sa set listé qui fait la part belle aux 3 derniers albums en
date mis à par les incontournables Highway Star, Lazy et Smoke On The
Water qui sont joués dans des versions différentes et incontournables
pour qui aime le groupe. Malgré toutes ses qualités la prise de son
n'est pas exceptionnelle et la prestation un peu brouillonne du groupe
n'ont font pas un disque aussi essentiel que le Live in Paris de 1975
mais les amateurs du Deep Purple Mark IV peuvent y aller les yeux
fermés. |
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Singles A's & B's [1978] + [2003] |
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Je
n'aime pas trop parler des compilations car souvent elles ne servent à
rien, exceptez celle-ci. En effet Deep Purple a sorti un nombre
important de singles avec des morceaux indispensables dans l'histoire
du groupe, une partie de ces morceaux ne figuraient pas sur les albums
officiels, même si certains repressages récents ont fini par les
inclure en bonus track. En 1978, si vous vouliez vous offrir des
morceaux aussi culte que Strange Kind Of Woman, Black Night, Hellujah
ou d'excellentes faces B il fallait se prendre cette compilation qui
regroupait les deux faces de chaque single sorti jusqu'à l'album
Fireball... la réédition CD est encore plus complète puisqu'on y
retrouve tous les singles sortis jusqu'au split de Deep Purple en 1976.
Alors oui, mélangez le Deep Purple Mark I, II, III et IV n'est pas
toujours très adroit tant le groupe à évoluer d'une époque à l'autre,
mais d'un point de vue tant historique que musicale, cette compilation
reste indispensable à tout amateur du groupe qui n'aurait pas toutes
les éditions remastérisées du groupe et même si c'est le cas, elle n'en
reste pas moins un résumé parfait de la grande époque du groupe. |
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Perfect Strangers [1984] |
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11 ans après le split du line-up mythique de Deep Purple
se reforme pour la gloire et surtout l'argent... les carrières
respectives de ses musiciens commence alors à s'enliser dangereusement
et le Hard Rock explose avec l'arrivée de MTV dans le monde entier. Deep Purple
revient avec un album calibré 80's un peu stéréotypé et formaté, loin
de la musique qui lui a fait connaître la gloire au début des 70's avec
ses délires musicaux. Malgré tout, Perfect Strangers
est un album solide avec son lot de bons morceaux, un Ritchie Blackmore
inspiré, un Ian Gillian en voix et une musicalité au rendez-vous même
si je trouve que le son de batterie de Ian Paice est ridiculement
faiblard comparé à ce qu'il propose d'habitude. Si la moitié de l'album
est réussie avec un morceau éponyme aux riffs mythiques que le groupe
joue encore à chaque concert, l'album souffre surtout de la concurrence
dans le registre du Hard Rock. En 1984 nombreux sont les albums aux
morceaux fracassants, c'étaient l'époque des grands albums des Mötley Crüe, Twisted Sister, Scorpions, Iron Maiden, Def Leppard et j'en passe, ce Deep Purple
ne tient pas la comparaison avec la concurrence. Même si je ne l'écoute
donc pas souvent, il reste l'album le plus indispensable du Deep Purple
post année 70 et surtout une formidable excuse pour repartir en tournée
et insérer 2 ou 3 bons nouveaux morceaux dans la setlist. |
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In The Absence Of Pink - Knebworth '85 [1991] |
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Sorti en 1991, ce live est l'enregistrement de la première date de la tournée Perfect Strangers
enregistré le 22 juin 1985 devant 70'000 personnes. La setlist est bien
cool passant en revue les meilleurs morceaux de l'album et les
classiques du groupe, malheureusement l'enregistrement n'est pas
terrible, officiellement à cause de la pluie qui est tombée drue ce
jour-là. Personnellement, je trouve que c'est surtout le mixage qui
n'est pas génial avec un clavier beaucoup trop en avant et la guitare
un peu trop en retrait et au son un peu trop brouillon, même s'il y a
une légère amélioration après quelques morceaux le rendu est un peu
trop étouffé et peu précis. À mon avis, à cause du son, ce live
s'adresse avant tout aux historiens du groupe qui ont là un moment
d'Histoire du groupe qui ne reste pas désagréable à écouter. Pour les
novices, il vaut mieux commencer par un live un plus propre. C'est
frustrant parce que le groupe semblait en forme avec un Ian Gillian en
voix et un Ritchie Blackmore encore au sommet de son art. D'autant plus
frustrant que les enregistrements intégraux d'un concert intégral
n'était pas légion chez Deep Purple (même si sur ce point le groupe
s'est largement rattrapé depuis...). |
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The House Of Blue Light [1987] |
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Deep Purple
tente de surfer sur les ondes radio américaines avec un album au fort
relent de Rock FM, musicalement l'album peut diviser et c'est
d'ailleurs ce qu'il fera. Ceux qui apprécient le Rock mélodique y
trouveront quelques sources de satisfaction avec de chouettes morceaux,
un Ritchie Blackmore capable de distiller quelques bons solos avec son
touché unique. Ian Gillian s'en sort pas mal capable d'avoir une voix
chaleureuse et ses quelques passages criés passent plutôt bien d'autant
qu'il avait encore une voix puissante à l'époque. Personnellement, j'ai
toujours eu un faible pour ce genre d'albums typiquement 80's qui ne
correspondent pas à l'identité du groupe et je trouve toujours sympa
d'y revenir de temps à autre car le groupe est vraiment composé
d'excellents musiciens. Mon seul reproche à cet album est qu'il n'y a
pas vraiment de morceaux vraiment marquant, The House Of Blue Light est un juste un album trop lisse un peu à l'image de Who Do We Think We Are à son époque. A réserver aux fans acharnés du groupe donc. |
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Nobody's Perfect [1988] |
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Premier live officiel sorti depuis la reformation, ce disque est une compilation de la tournée 1987-1988 enregistré à plusieurs endroits, agrémenté d’un réenregistrement de leur premier succès en bonus : Hush sorti 20 ans plus tôt. Ce live tranche un peu avec les lives du groupe sortis jusque-là, le format des morceaux est très proche des enregistrements studios et sans jams interminables. A ce titre, il fait plus office de best of qu’autre chose d’autant que le public et l’ambiance live n’est pas au premier plan. Mon principal reproche à l’album est le choix des morceaux qui est vraiment trop évident puisqu’on y retrouve la plupart des morceaux de Made In Japan avec quelques-uns des meilleurs morceaux de la reformation qui sont finalement les seuls moments qui rendent ce disque historiquement intéressant. Ce disque est un bon live, propre et sans fioriture, qui permet de constater que le Deep Purple des années 80 arrivait encore à sonner comme dans les années 70 avec une production nickel et une interprétation au top mais peut-être bien trop scolaire pour rivaliser avec d’autres enregistrements en public bien plus intéressants et riches. |
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Slaves And Masters [1990] |
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En 1989, Ian Gillian quitte à nouveau Deep Purple
et c'est Joe Lynn Turner, qui avait déjà joué avec Ritchie Blackmore
dans Rainbow, qui reprend le micro. Il faut dire que ce n'était pas le
premier choix du groupe puisque l'élu aurait dû être Jimi Jamison de Survivor
si d'obscure question de contrat n'avait pas fait capoter le projet.
Sur le papier, ce choix me convient assez, j'ai toujours été fan de la
voix de Joe Lynn Turner et l'idée d'une réunion avec ce fantastique
guitariste qu'est Ritchie Blackmore semblait alléchante.
Malheureusement le résultat n'est pas une franche réussite, Deep Purple tente d'imiter les groupes de Hard FM/AOR de l'époque, comment ne pas penser à des groupes comme Foreigner, Giant ou Survivor
à l'écoute de ce disque? Sans l'énergie et la conviction de ces
derniers le résultat est malheureusement décevant à mes oreilles, plus
sur le fond (les compositions) que sur la forme (j'aime bien ce type de
Hard FM), il y a beaucoup trop de morceaux mous et inintéressants même
si les plus indulgents y trouveront bien quelques morceaux à sauver.
Bref, ce Slaves and Masters
est un ratage artistique et commercial comme le groupe n'en aura encore
pas connu jusqu'alors et je ne peux que le recommander qu'aux fans de
Ritchie Blackmore qui auront là une des dernières occasions d'entendre
ce guitariste jouer (timidement) de la guitare électrique. |
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The Battle Rages On [1993] |
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Alors
que le groupe se penchait sur la sortie d'un 14ème avec Joe Lynn
Turner, le management eut l'idée sulfureuse de réunir à nouveau le
line-up du Deep Purple Mark II
pour fêter les 25 ans du groupe. Dans tous les cas, l'idée échoua d'un
point de vue commercial, cet album fut un des plus gros gadins du
groupe et le succès de la tournée fut médiocre, le groupe ne jouant
plus que devant des audiences de 1000 à 1500 personnes loin du succès
des tournées précédentes donc. Il faut dire que les débuts des années
90 n'étaient pas propices aux vieux dinosaures du hard rock éclipsés
par les tourments du grunge et les supplices du Rap Métal. The Battles Rages On est
sans doute l'album, le plus sombre du groupe au niveau de l'ambiance et
des textes, Ritchie Blackmore y joue ses riffs les plus rageurs et
s'avère beaucoup plus incisif depuis Perfect Strangers,
sûrement l'ultime tentative d'effacer les expérimentations plus
commerciales des années précédentes. J'ai toujours eu une sympathie
pour ce disque car il fut mon premier contact avec le groupe ayant
assisté à sa promotion sur la TV Suisse Romande j'y avais trouvé un
groupe qui sonnait un peu vieillot et qui ne m'avait pas plus
enthousiasmé que ça. Aujourd'hui, j'entends un album correct de hard
rock, un peu lourdaud et pas toujours très inspiré à l'exception de 3
morceaux, The Battles Rages On, Anya et Solitaire
qui sont à mes oreilles ce que le groupe a enregistré de mieux depuis
les années 70. Lassé par les échecs successifs et le Rock en général,
Ritchie Blackmore quitta définitivement le groupe après ce disque qui
mérite malgré ses longueurs d'être écouté par les amateurs de ce
guitariste et du groupe en général. |
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Come Hell Or High Water [1994] |
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J'ai
toujours eu une grosse affinité avec ce disque, déjà parce que c'est le
premier disque de Deep Purple que j'ai vraiment aimé et aussi parce
qu'il a accompagné mes années découvertes du hard rock. En ayant eu
accès à la majeure partie de la discographie du groupe depuis, je
trouve que c'est celui qui symbolise le mieux l'esprit Deep Purple, à
savoir un groupe qui cherche à atteindre ou repousser certaines limites
musicales. Je n'ai pas trouvé d'autre disque où le groupe semble autant
proche de la rupture, Ritchie Blackmore joue les notes très hautes,
alors qu'Ian Gillian peine à chanter dans ses tonalités, on imagine le
supplice qu'a pu être la tournée pour lui mais paradoxalement
l'entendre être pousser dans ses limites à quelque chose de jouissif.
Pour avoir vu pas mal de concerts du groupe entre 1999 et 2011, je ne
l'ai jamais entendu chanter avec autant d'intensité. Alors oui ce
disque est peut-être moins mythique que certains lives des 70's,
notamment le chant justement qui atteignait certaines limites même s'il
s'en sort avec mention bien, par contre j'adore le son de la gratte de
Ritchie Blackmore qui semble déchaîné, agressif avec une intensité
parfaite et un son qui ne sonne pas trop 70's justement. Bref, malgré
ses imperfections j'adhère complètement, l'ambiance live est bien
rendue avec un public bien présent et un groupe en forme dans son
line-up mythique. La version la plus commune est malheureusement sur un
CD simple et amputé de plusieurs morceaux pourtant joués ce soir-là.
J’espère mettre un jour la main sur la version complète qui avait été
sorti en coffret avec le DVD d’un concert de la même tournée. |
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Purpendicular [1996] |
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Même si Steve Morse est un
guitariste extraordinaire et qu'il fait très bien le job sur scène, je
n'ai jamais totalement adhéré à ses contributions studios avec Deep Purple. Purpendicular est
reconnu comme un retour salvateur par nombre d'amateurs du groupe
anglais. Je n'en ai jamais été totalement convaincu d'un point de vue
discographique en tout cas. Certes le groupe retrouve un sens du groove
qui avait disparu depuis la reformation en 1984, c'est vrai également
que ce disque respire la sérénité avec un Ian Gillian au chant plus
posé et moins forcé, le groupe n'a rien perdu de son sens de la musique
et on sent chaque instrument enfin respiré et le plaisir de jouer
ensemble est palpable. Mais même si certaines expérimentations sont
sympathiques, c'est vraiment trop pépère à mes oreilles et le tout
manque de mélodies pour que je retrouve ce qui me plaisait dans ce
groupe. Les morceaux s'enchainent sans vraiment me faire vibrer, si
j'aime bien le feeling de la moitié du disque, je n'entends non plus de
compositions que j'aurais envie d'entendre en concert et aucune ne
rivalise complètement avec les meilleurs morceaux des albums
précédents. Bref, pour moi c'est un album moyen qui reste globalement
sympathique à écouter mais que je ne ressors que très rarement. Perpendicular reste peut-être le meilleur du Deep Purple post-Blackmore pour qui voudrait découvrir ce line-up. |
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Abandon [1998] |
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Avec Abandon,
Deep Purple continue sur la lancée de Perpendicular qui a permis au
groupe de renouer avec son public et de retrouver une certaine sérénité
musicale. L'album offre une palette de morceaux variés à la fois
moderne et très hard à défaut d'être énergique, au niveau des
compositions je trouve ce disque un peu quelconque et pour moi il ouvre
une série d'albums peu palpitants où chaque sortie est davantage une
excuse pour faire une tournée mondiale que pour proposer quelque chose
de vraiment excitant. La texture un peu sombre et la couleur
tristounette des morceaux n'aident pas non plus à oublier qu'on ne
retient pas grand-chose de ce disque, la seule chose vraiment marquante
étant les riffs lourds de Steve Morse qui distille çà et là quelques
jolies interventions mais dont aucune mélodie ne reste dans la tête.
Bref, sans être un ratage complet ce disque est globalement quelconque
et je pense qu'il fait partie des disques les moins marquants du groupe
d'un point de vue musical. |
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In Concert With The London Symphony Orchestra [1999] |
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Je
n'ai jamais été très fan du mélange entre rock et musique classique,
mon avis est donc biaisé. Toujours est-il que cet enregistrement live
d'un concert est un petit moment d'Histoire puisque c'est le dernier
projet de Deep Purple avec Jon Lord au clavier qui était déjà
responsable du premier essai du genre en 1969 enregistré d'ailleurs au
même endroit, le Royal Albert Hall à Londres. La setlist reprend le Concerto For Group And Orchestra
mais également quelques classiques du groupe et un certain nombre de
morceaux écrit par les membres du groupe durant leurs carrières solos
respectives. Bref, rien de très enthousiasmant à mes oreilles. Si je me
suis pris ce disque c'est surtout pour entendre le morceau Love Is All
écrit par Roger Glover (basse) et chanté par Ronnie James Dio (mon
chanteur préféré) qui est, je trouve, un des meilleurs moments de
l'album mais je ne suis pas très objectif. Si le premier CD contient
des moments très sympas, je trouve que le deuxième est très ennuyeux en
particulier ce fameux Concerto For Group And Orchestra
qui est définitivement trop ennuyeux et pas assez intense pour que j'y
revienne. Je conseille ce disque surtout aux curieux, personnellement
je n'ai jamais réussi à me l'écouter d'une traite et il fait
définitivement partie des disques que j'écoute le moins du groupe. |
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Bananas [2003] |
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Ce
qui frappe avec ce disque c'est l'esprit positif qui se dégage de
l'album, une forme de force tranquille qui met à jour un groupe qui ne
veut plus rien prouver mais qui cherche seulement à se faire plaisir
sans trop se préoccuper de sa réputation ou de son histoire. Les
expérimentations et le côté progressif des deux précédents albums
laissent place à un Rock'n'roll teinté d'influence blues, un blues
pépère où tous les musiciens semblent avoir le sourire un peu à l'image
de sa pochette colorée qui semble tout droit issu des souvenirs de
vacances personnels. Bananas
n'est pas un mauvais disque, il se laisse facilement écouter, la bonne
humeur qui se dégage de son enregistrement est même contagieuse et
c'est typiquement le genre de disque qu'on peut mettre en arrière-fond
d'un bar pour motard rempli de quinquagènères. Bref, un disque bonnard.
Le problème c'est qu'il est loin de ce que j'attends d'un groupe comme Deep Purple qui
durant les 70's arrivait avec des albums qui poussaient chaque musicien
dans leurs ultimes retranchements tout en arrivant à pondre des
morceaux inoubliables. En ce sens, ce disque manque cruellement
d'ambitions, il n'est qu'une compilation de morceaux sympathiques mais
pour un groupe qui s'approche des 40 ans de carrière c'est déjà pas
mal. À noter que Jon Lord a laissé le clavier à don airey, il ne reste
donc plus qu'Ian Paice comme membre original du groupe. |
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Rapture Of The Deep [2005] |
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Rapture Of The Deep est le premier album avec Steve Morse qui tente de renouer avec les racines du groupe, certaines compositions ont des sonorités plus proches de l'ère Ritchie Blackmore avec des duels entre guitares et claviers plus appuyés ou la présence de morceaux un peu plus complexe et mélodique, voire même épique avec le morceau éponyme de l'album et ses sonorités orientales qui rappellent un peu Perfect Strangers. Il s'agit à mes oreilles du meilleur album depuis bien longtemps grâce à la présence de quelques morceaux qui ressortent du lot et qui restent dans la tête. Si au niveau des compositions il y a un net mieux, je trouve qu'il manque d'intensité le rendu étant quand même plus proche du Rock Progressif à lunettes que du hard rock rugissant des vertes années du groupe encore que les 3 premiers LPs du groupe étaient bien cérébrales également. Sans être obligatoire, les curieux qui veulent se laisser tenter par un album de Deep Purple des années 2000 peuvent se laisser tenter par l'écoute de cet album qui est pour moi le meilleur des 4 premiers albums avec Steve Morse. |
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Now What?! [2013] |
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À l'image de son titre et de sa pochette, on peut se poser des questions sur l'intérêt d'un nouvel album de Deep Purple
en 2013 tant la sortie d'un nouvel album du groupe relève désormais de
l'anecdote que de l'événement, le groupe n'ayant plus grand-chose de
vraiment passionnant à proposer. Alors, on se le procure par respect
pour une légende du Rock, on l'écoute on se disant qu'il y a quelques
pistes intéressantes, on le repose dans l'étagère et on l'oublie...
c'est un peu l'histoire des albums précédents des albums de Deep Purple
avec Steve Morse qui n'aura définitivement pas autant marqué l'Histoire
que les plus mauvais albums de l'ère Ritchie Blackmore que je ressors
avec plaisir de temps à autre. En fait, le véritable intérêt est
d'écouter les nouveaux morceaux et d'espérer que les 2,3 meilleurs
seulement finiront sur la setlist de la tournée qui devra faire la part
belle aux bons vieux excellents morceaux du groupe et à ce petit jeu,
il y a quand même des morceaux un peu plus fort que d'autres comme la
première moitié d'album qui contient quelques bons plans guitaristiques
et l'excellent Vincent Price qui clôture cet album globalement moyen et bien trop mou pour être autre chose qu'une anecdote dans la discographie du groupe. |
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From The Setting Sun... (In Wacken) [2015] |
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Même si je ne garde pas un
souvenir des plus lumineux de cette tournée, Ian Gillian semblant à
bout de souffle sur la date Suisse, je me suis malgré tout ce disque
histoire d'avoir un souvenir d'un concert du groupe de cette époque la
set list étant relativement similaire. Bien m'en a pris, ce disque de
Deep Purple est ma foi tout à fait respectable grâce à une setlist
efficace...si les 3 morceaux issus de l'album Now What?! s'insère très
bien dans une setlist qui fait la part belle aux belles années du
groupe avec des morceaux comme "Into The Fire" ou "Hard Lovin' Man" que
j'ai toujours trouvé un peu en deçà en studio mais qui passent très
bien la rampe du live. Le son est très bon, la guitare de Steve Morse
lumineuse de précision et de feeling tout en fluidité, bref le rendu de
ce live est impeccable. Bien sûr il ne rivalisera pas avec les
meilleures albums lives du groupes mais lorsque j'ai envie de mettre du
Deep Purple des années 2000, c'est tout à fait le genre d'album qui
fait parfaitement l'affaire, le groupe conservant toujours une
efficacité certaine en format live grâce à des morceaux d'anthologie et
des arrangements qui diffèrent des morceaux originaux, évitant un trop
plein de déjà entendu. Bien sûr, la voix d'Ian Gillian est un peu
faiblarde sur les morceaux les plus intenses, mais l'intensité musicale
du groupe est toujours bien présente. |
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InFinite [2017] |
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50
ans de carrière, 20 albums studios, le groupe aurait bien raison de
clôturer sa carrière discographique sur cet album qui a l'image de Now What?!
sorti 4 ans plus tôt n'amène franchement rien de bien excitant à part,
et c'est déjà énorme, le plaisir d'entendre des musiciens de légendes
majoritairement septuagénaires jouer ensemble. À ce titre la section
rythmique est toujours aussi plaisante à entendre et la complicité et
les duels de claviers/guitares restent bien la marque de fabrique du
groupe. Ian Gillian, lui et bien à des années-lumière de ses prouesses
vocales de jadis et le recours de plus en plus présent à des effets
numériques sur sa voix restent la seule touche de modernité à
l'ensemble même si quelques rugissements étouffés restent présents çà
et là (enfin à la fin d'All I Got Is You
et c'est le seul je crois), histoire de rappeler quelle voix féroce il
a eu. Loin d'être une purge, InFinite offre quelques morceaux sympas.
Dans un style rock parfois énergique, un morceau comme One Night In Vegas
aurait clairement de la gueule dans une setlist du groupe, mais je
regrette un peu que le groupe se perde un peu sur une deuxième moitié
d'album bien trop anecdotique pour ne devoir conseiller ce disque
qu'aux derniers fans historiques du groupe. Mais pour sa première
moitié, je trouve que ce disque est peut-être le plus sympa de l'ère
Steve Morse...à moins que je sois influencé par sa très jolie pochette. |
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Whoosh! [2020] |
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Pour être franc, j'étais persuadé qu'InFinite (2017) allait être le dernier album de Deep Purple
et que ce disque était surtout un prétexte pour faire une énième
tournée mondiale de plusieurs années avant qu'un de ses musiciens
finisse par passer l'arme à gauche et mettre fin à son interminable
carrière. Mais non, les papys font de la résistance et en remettent une
couche pour notre plaisir. Il faut dire que même si le groupe n'est que
l'ombre du monstre du Hard Rock qu'il a été il y a maintenant 50 ans,
le groupe dégage un capital sympathie inégalable et continue à vendre
ses albums en quantité non négligeable (il suffit d'observer le nombre
de Top 1 des ventes de ce disque dans les pays européens pour s'en
convaincre). À ce stade de leur carrière, il est presque inutile de
parler musique et ça serait dommage car mine de rien, Deep Purple
parvient encore à sortir des albums d'une qualité certaine. Certes les
uns reprocheront au groupe un certain pilotage automatique observé
depuis Now What?!!
(2013) et ils auront raison, mais je leur rétorquerais que ce nouvel
album est le meilleur album du groupe des années 2000. Certes, ce
disque manque de mordant et fait dans la facilité en proposant un rock
pépère et posé, mais il y a de très beaux moments et les morceaux
s'enchaînent sans fausse note, on sent que le groupe est en pleine
bourre et se fait plaisir avec une section rythmique au diapason, ça
groove, ça joue, ça sent aussi parfois la naphtaline mais la patte Deep Purple est bien présente et mérite le respect. Mention spéciale au morceau The Power Of The Moon
qui sort des sentiers battus avec son atmosphère magique, très rock
progressif dans l'âme qui fait partie des moments forts de l'album
comme Throw My Bones en
ouverture de disque. Si j'ai fait le deuil depuis longtemps du chant de
Ian Gillian qui du haut de ses 75 ans ne force plus du tout sa voix, je
suis un peu plus chagriné par la timidité du jeune Steve Morse (66 ans)
qui n'aura définitivement pas pondu de riffs vraiment inoubliables,
même s'il n'y a rien à redire sur son jeu techniquement irréprochable.
Au final, Whoosh! est un joli disque de Deep Purple
qui renoue avec une instrumentalité très 70's dans l'âme, même si dénué
de folie, il mérite l'attention de ceux qui suivent encore le groupe en
2020, il est à mes oreilles le meilleur album du groupe des années 2000
car constant en terme de qualité sur ses 13 morceaux et 52 minutes de
bonne musique. Respect. |
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